Tabac

Fumer du tabac est plus fréquent chez les patient(e)s bipolaires ou dépressifs, ce qui aggrave ces troubles.

• Certains méfaits du tabac sont bien connus : cancers, notamment des poumons et de la vessie, Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive, troubles cardio-vasculaires.

• D’autres sont moins connus et concernent la neurologie et la psychiatrie :

• Le tabac favorise l’oxydation et l’inflammation, notamment en favorisant la dysbiose. Par ce biais, il favorise les troubles bipolaires et la dépression et des affections comme la Dégénérescence Maculaire Liée à l’Âge (qui atteint la vision des personnes âgées). Il aggrave les maladies inflammatoires, occasionne des retards de cicatrisation. Il favorise la maladie d’Alzheimer. Il a été démontré (par les centres experts du réseau Fondamental) que l’inflammation des bronches est associée au déclin cognitif et que les fumeurs ont une santé mentale moins bonne que les non fumeurs.

• Le tabac perturbe l’absorption de certaines vitamines, ce qui peut nuire, notamment, au travail du cerveau.

• Le tabac favorise les apnées du sommeil, ce qui aggrave les dépressions.

• Le tabac fatigue, amplifie l’anxiété (même s’il donne l’impression de la soulager temporairement) et favorise la dépression.

• Le tabac abime les reins et favorise l’insuffisance rénale sous Lithium (Glitin M, Nov 2023).

• Enfin, Le tabac accélère le métabolisme des œstrogènes, ce qui a comme conséquence de favoriser l’ostéoporose.

 

Le tabac diminue le taux sanguin de certains médicaments (en augmentant l’activité de l’enzyme CYP1A2). Il s’agit notamment de l’Olanzapine (Zyprexa), de la Clozapine (Léponex), du Ropinirol (Réquip) (ansm), de la Warfarine (anti-coagulant), de la Fluvoxamine, de la Flécaïdine, du Propanolol, de la Théophyline (Prescrire, Nov 2020, p. 455 est).

-> Un patient sous l’un de ces médicaments qui se met à fumer, risque d’être en sous-dosage.

-> Un patient sous l’un de ces médicaments qui arrête brutalement de fumer risque d’être en surdosage, ce qui peut avoir des conséquences graves (hémorragies avec la Warfarine, effets neurologiques avec l’Olanzapine et la Clozapine, Hypotension artérielle avec le Propanolol, …). L’arrêt de l’exposition à la fumée de tabac justifie une surveillance rapprochée pendant un mois des patients prenant ces médicaments, avec dosage des médicaments.

Il faut adapter la posologie de ces médicaments en fonction du tabagisme du(de la) patiente(e) et en fonction de ses changements d’habitude. Le mieux est de vérifier pour chaque médicament prescrit par quelle voie enzymatique il est dégradé (rubrique pharmacocinétique dans le Résumé des Caractéristiques du Produit (à voir ici)).

 

À noter : la nicotine n’est pas responsable de ces interactions.

 

• Pour l’arrêt du tabac, le mieux est se laisser guider par site tabac-info-service.fr.