Neuroleptiques

 

 

Les neuroleptiques soignent les hallucinations, le délire, l’angoisse et améliorent le contact avec la réalité.

Ils peuvent être utiles pour soigner les troubles anxieux et en cas de dépression résistante.

Lorsque le Lithium est mal toléré ou peu efficace, on peut utiliser les neuroleptiques de deuxième génération (surtout ZYPREXA (Olanzapine), ABILIFY (Aripiprazole), XEROQUEL (Quétiapine) pour stabiliser les troubles bipolaires.

Le XEROQUEL (Quétiapine) est indiqué dans les dépressions bipolaires ainsi que  l’association ZYPREXA (Olanzapine) + PROZAC (Fluoxétine).

 

Les neuroleptiques peuvent avoir des effets secondaires qu’il faut bien connaître. On peut distinguer :

  • 10 effets secondaires fréquents qu’il faut bien connaître pour les prévenir, les  traiter et les surveiller
  • 10 effets secondaires plus rares qu’il faut bien connaître pour les signaler dès leur apparition car ils peuvent être graves

Ces effets secondaires sont présentés ici : Effets secondaires des neuroleptiques

Selon les neuroleptiques, les risques des différents effets secondaires ne sont pas les mêmes. Voir ici quelques exemples de risques pour certains effets indésirables pour certains neuroleptiques.

 

Il faut éviter d’associer deux neuroleptiques à cause de l’association des effets secondaires et du peu d’efficacité de ces associations. Il y a, cependant, une exception. Il s’agit de l’hyper-prolactinémine liée à un neuroleptique que l’on ne peut remplacer par un autre. On peut alors associer de petites doses d’ABILIFY Aripiprazole). (Raghuthaman et al. 2015 ; Taylor et al. 2018).

 

Le LEPONEX (Clozapine) a une place à part :

  •  Il est très efficace pour traiter les troubles délirants
  • Il ne donne pratiquement pas d’effet secondaires neurologiques (syndrome parkinsonien)
  • Il peut faire prendre beaucoup de poids
  • Il peut diminuer considérablement le nombre de globules blanc. Pour cette raison, il est réservé à des cas particuliers : ll est indiqué après l’échec de deux autres neuroleptiques pour soigner un trouble délirant, ou lorsqu’il y a des effets neurologiques difficiles à contrôler, ou dans le cas de la maladie de Parkinson. Il doit être prescrit annuellement par un psychiatre, un neurologue ou un gériatre hospitalier et renouvelé pendant un an par un médecin de ville. Une prise de sang doit être effectuée tous les mois pour contrôler la formule sanguin.
  • Attention : pour éviter les effets secondaires cardiaques et neurologiques, il faut commencer le traitement très progressivement : 12,5 mg une fois par jour quelques jours, puis augmenter par paliers de 25 à 50 mg, en fonction de la tolérance, de façon à atteindre au maximum 300 mg par jour en 2 à 3 semaines.
  • De même, si le traitement a été arrêté plus de deux jours, il faut le recommencer à 12,5 mg une ou deux fois le premier jour, puis l’augmenter ensuite progressivement (risque d’arrêt cardiaque en cas de reprise d’emblée à la dose habituelle) (Prescrire, mai 2022, p. 345)
  • L’association avec la Fluvoxamine (Floxyfral) permet de diminuer sa transformation en son métabolite qui est à l’origine des effets secondaires et donc d’améliorer la tolérance. Ceci nécessite un pilotage avec des dosages sanguins de Léponex.

Le DIPIPÉRON (Pipamrénone) peut être intéressant  sous certains aspects :

  • Pas anticholinergique
  • Souvent très efficace contre l’irritabilité, l’agressivité, l’anxiété. Il peut être une bonne ressource dans l’hypomanie, les états mixtes, les troubles border-line, les difficultés relationnelles liées à l’impulsivité, à la réactivité
  • Un peu sédatif, il peut être utile dans les troubles du sommeil
  • Attention au risque comitial, à l’allongement  de l’espace QT, à la sédation chez certains patients, à la prise de poids
  • À prendre en 2 prises vespérales : soir et coucher ; mais possibilité dans certains cas de le prendre 3 fois par jour
  • Contre-indiqué en cas de grossesse

 

Les neuroleptiques injectables (« retard »)

Ils agissent pendant 15 jours ou un mois. Ils ont très intéressants non seulement pour éviter les problèmes de compliance mais aussi car ils semblent plus efficace que les neuroleptiques oraux.

Parmi les neuroleptiques injectables, il est préférable d’éviter la Rispéridone (Risperdal Consta ou autre). En effet, ‘il n’est pas démontré que la Rispéridone LP injectable bimensuelle ait une efficacité au moins équivalente à celle d’autres neuroleptiques injectables d’action prolongée comme l’Halopéridol (Haldol Décanoas) ou la Palipéridone (Xéplion ou autre ; injection mensuelle), Trevicta (injections tous les trois mois)). Et contrairement à ces neuroleptiques, l’instauration d’un traitement par Rispéridone LP injectable bi-mensuelle s’accompagne de la poursuite du traitement neuroleptique par voie orale pendant quelques semaines en raison « d’un délai de latence de trois semaines après la première injection« . Un arrêt prématuré du traitement oral expose à des échecs thérapeutiques pouvant se traduire par des résurgences de délires.’ (Prescrire, janvier 2024, p.24).