Dysbiose
Microbiote et Dysbiose : définitions
Notre tube digestif contient 100 000 milliards (10 puissance 14) de micro-organismes (bactéries, archées, champignons, virus). Cet ensemble de micro-organismes est appelé le « microbiote ».
= 10 fois plus que cellules dans notre organisme
= 100 à 150 fois plus de gènes que dans notre organisme
Sans microbiote nous ne pouvons pas vivre. Sans un microbiote en bonne santé, nous ne pouvons pas être en bonne santé.
Le microbiote assure deux fonctions majeures :
- Protection : il entretient la muqueuse intestinale ; il empêche l’installation d’organismes pathogènes ; il stimule et régule l’immunité
- Métabolisme : il aide à digérer les sucres et les protéines ; il digère les sucres que nous ne pouvons pas digérer (les « fibres ») et les transforme en molécules indispensables à notre santé (les « Acides Gras à Courtes Chaînes » : Propionate (diminue le taux sanguin de cholestérol, cardio-protecteur ; Butyrate (nourrit les cellules du colon, protège du cancer colique,…) ; Acétate (formation de l’acéthylcholine, de l’acétyl Coenzyme A indispensable à la glycolyse,…) ; il contrôle le stockage des graisses ; il synthétise des vitamines (B2, B8, B9, B12, K) ; il dégrade les xénobiotiques (polluants,…),…
Le microbiote constitue un équilibre fragile. Il doit y avoir, notamment, un bon équilibre entre bactéries qui dégradent les sucres (« saccharolytiques », ou « flore de fermentation », situées dans le colon droit), et les bactéries qui dégradent les protéines (« protéinolytiques » ou « flore de putréfaction », situées surtout dans le colon gauche).
Le microbiote peut se déséquilibrer, c’est ce que l’on appelle la « dysbiose ». Certaines populations se développent excessivement au détriment d’autres ; des micro-organismes, normalement absents du tube digestif ou présents en petite quantité, le colonisent massivement.
Les conséquences de la dysbiose peuvent être multiples :
Atteinte de la fonction de protection :
• Prolifération d’organismes pathogènes
=> altération de la paroi intestinale => troubles digestifs ; perméabilité intestinale (« leaky gut syndrome » : l’intestin laisse passer des grosses molécules éventuellement toxiques et qui génèrent un état inflammatoire ) ; malabsorptions
=> sécrétion de substances toxiques (notamment pour le cerveau (ex. : Candida Albicans)) ou qui sécrètent des enzymes produisant des produits toxiques (acides biliaires secondaires cancérigènes pour le colon, toxines réactivées)
=> surconsommation de ressources comme le fer,…
• Diminution de l’immunité ; Infections fréquentes (ORL…), Allergies ; Maladies auto-immunes
Atteinte de la fonction métabolique :
• Maldigestions, malabsorptions
• Altération de la muqueuse du colon et risque de cancérisation (les cellules du colon se nourrissent essentiellement de Butyrate ; de plus cette molécule est indispensable pour lutter contre la cancérisation du côlon)
• Trouble du métabolisme des graisses (hypercholestérolémie, obésité,…)
• Insuffisance en vitamines B2, B8, B9, B12, K
La dysbiose est facteur de dépression et d’autres troubles psychiques via la fatigue et l’anxiété liée aux troubles digestifs, et surtout via l’état inflammatoire, via les carences diverses en nutriments indispensables au cerveau (par malabsorption ou par consommation par les micro-organismes) et via la production de toxines.
Prévention et traitement de la dysbiose
• Eviter autant que possible certains médicaments (Inhibiteurs de la Pompe à Protons, antibiotiques,…), les efforts physiques intenses, le stress, le burn out, l’alcool, …
• Eviter de consommer trop de sucres (qui nourrissent des mico-organismes néfastes, notamment Candida albicans).
Si la dysbiose est modérée, il peut être suffisant de s’en tenir à une consommation raisonnable de sucres (ne consommer que des sucres solides (halte aux sodas!), exclusivement au moment des repas, en privilégiant les sucres lents et les aliments apportant également des nutriments intéressants (préférer les aliments complets) et en excluant les aliments à la fois sucrés et gras (viennoiseries,…)).
Si la dysbiose est grave, il peut être nécessaire, pour un temps, d’exclure les amidons (céréales, féculents) et les sucres doubles, pour ne garder que les sucres simples (glucose, fructose, lactose) facilement absorbés (et ne risquant pas de nourrir les micro-organismes pathogènes) et, donc, de s’en tenir aux fruits et légumes et aux yaourts (sans sucre ajouté) s’ils sont bien supportés (voir fiche « dysbiose à candidas »).
• Eviter l’excès de protéines (surtout de viande rouge ; il est, cependant, nécessaire de consommer 1g de protéines par kilo de poids corporel, par jour). Privilégier la cuisson à l’eau et à la vapeur. Manger des œufs (l’ovalbumine contient les 8 acides aminés essentiels)
• Eviter la madigestion des sucres et des protéines (les résidus non digérées nourrissent certaines populations bactériennes au détriment d’autres). Pour cela :
- Mastiquer soigneusement (prendre des petites bouchées, mastiquer 20 fois chaque bouchée, poser sa fourchette entre chaque bouchée ; prendre soin de sa dentition ; soigner la sécheresse buccale). La salive contient, notamment, une enzyme (« amylase ») qui pré-digère les sucres. Cette étape est indispensable. La mastication est également indispensable pour « casser » les protéines (très grosses molécules) et les rendre accessibles à l’action des enzymes gastriques et pancréatiques. La digestion commence dans la bouche : si elle commence mal, elle se termine mal (brûlures gastriques, ballonnements, troubles du transit, dysbiose).
- Soigner une éventuelle hypochlorhydrie (manque d’acide chlorhydrique dans l’estomac) : prendre une cuiller à soupe de vinaigre de cidre pendant le repas ou à la fin ou Bétaïne HCL 100 à 400 mg. L’hypochlorhydrie est fréquente en cas de stress, de surmenage, de carence en zinc, de vieillissement, d’hypothyroïdie, d’infection gastrique,… La diminution de l’HCL gastrique entraîne une moindre efficacité antiseptique dans l’estomac et une moins bonne digestion gastrique des protéines. De surcroît, l’HCL, arrivé dans le duodénum, stimule la sécrétine, hormone qui déclenche la sécrétion de bicarbonate de sodium (Na HCO3-) par le pancréas, ce qui augmente le pH du bol alimentaire et crée ainsi les conditions pour que les enzymes pancréatiques (qui dégradent les glucides, les lipides et les protéines) soient efficaces. Donc : moins d’HCL dans l’estomac = moins de NaHCO3- dans le duodénum = ph trop acide pour les enzymes pancréatiques = maldigestion. De plus, l’acidité intestinale favorise le développement du Candida Albicans (qui sécrète une molécule qui diminue la production d’HCL gastrique…. )
- Prendre des Probiotiques, éventuellement en parallèle de l’Extrait de Pépin de Pamplemousse et précédé de 10 jours de charbon. Consommer des aliments lacto-fermentés (voir le site « nicru, ni cuit »)
Le traitement est exposé également ici.