Spectre bipolaire

La maladie bipolaire est plurielle.

Akiskal et Pinto (1999), développant le concept unitaire des Troubles de l’Humeur de Kraeplin, distinguent schématiquement les troubles suivant, selon l’intensité de la manie :

  • Trouble Bipolaire I : Dépression + manie
  • Trouble Bipolaire II : Dépression + hypomanie spontanée
  • Trouble Bipolaire II et ½ : Cyclothymie
  • Trouble Bipolaire III : Dépression + hypomanie pharmacologique (induite par un médicament)
  • Trouble Bipolaire IV : Dépression + Tempérament hyperthymique

L’intérêt de la notion de spectre bipolaire est pratique : elle permet de repérer des troubles dépressifs récurrents qu’il ne faut pas traiter par antidépresseurs mais par régulateurs de l’humeur.

L’enjeu est de taille : les antidépresseurs sont inefficaces ou aggravent ces dépressions tandis que les régulateurs de l’humeur les soignent adéquatement.

Le reproche qui est fait à cette notion est de provoquer un sur-diagnostic de ces troubles, de « les voir partout », avec le corollaire d’enfermer les patient(e)s dans un diagnostique à vie.

En réalité, les personnes souffrant de troubles dépressifs récurrents ne peuvent pas, la plupart du temps, traiter leur souffrance par la seule psychothérapie. Ces troubles comportent une forte composante neuro-biologique qui nécessite des médicaments. Tant qu’à faire, autant choisir le bon… : s’orienter vers un régulateur de l’humeur plutôt que vers un antidépresseur.

(Ce qui empêche nullement de travailler parallèlement sur les conflits intra-psychiques et/ou familiaux et est même fortement conseillé (Psychothérapie)).

En pratique, dès qu’il y a hypomanie, même peu intense, même inférieure à 7 jours, et des éléments en faveur d’un trouble bipolaire, il faut se poser la question d’un régulateur de l’humeur plutôt que d’un antidépresseur.