Omégas 3

Généralités

On distingue les graisses animales, saturées et les graisses végétales, insaturées.

Parmi les graisses insaturées, on distingue essentiellement les Omégas 3 et les Omégas 6.

Les Omégas 3 se trouvent majoritairement là où se passe la synthèse chlorophyllienne, dans les membranes des végétaux, les algues, les herbes (et dans les graines de Lin et de Colza). Dans les végétaux, les Omégas 3 sont sous forme d’Acide Alpha-Linolénique (ALA), acide gras à courte chaîne, que l’organisme doit transformer en EPA et DHA, produit actif (AGPI à longue chaîne). Or, il n’en transforme environ que 10% (5% en DHA (Brenna JT, 2002).

Notre alimentation doit nous apporter directement de l’EPA et du DHA, que l’on trouve dans les poissons (maquereaux, harengs, sardines, anchois…) et dans les produits d’animaux nourris avec du lin (Label Bleu-Blanc-Cœur).

Certaines algues synthétisent elles-mêmes directement le DHA, ce qui permet de produire des suppléments en DHA en eau purifiée et sans utiliser de poissons.

ANC pour un adulte : 250mg de EPA et 250mg de DHA (Afssa 2010)

Les Omégas 6 sont très présents dans les graines : maïs (60 Omégas 6 pour 1 Oméga 3), tournesol (70 Oméga 6 pour 1 Oméga 3), soja.Ce sont des graisses de réserve.

 

Rôle des Omégas 3

* Les Omégas 3 assurent la souplesse des membranes cellulaires et la qualité des récepteurs, des échangeurs d’électrons, de la myéline,…

=> Les Omégas 3 prévienne l’insulinorésistance (mécanisme du diabète de type 2)
=> Les Omégas 3 sont anti-oxydants

*  Les Omégas 3  sont à l’origine de molécules anti-inflammatoires, vasodilatatrices, anti-agrégantes plaquettaires

=> Les Omégas 3 préviennent l’inflammation (et donc les maladies qui en découlent, dont certaines Dépressions et Troubles Bipolaires) et les troubles cardio-vasculaires

* Les Omégas 3 antagonisent le rôle des Omégas 6 dans la multiplication des adipocytes et diminuent la synthèse et le transport des graisses.

=> Les omégas 3 préviennent l’obésité

 

Rôle des Omégas 6

Les Omégas 6 sont à l’origine de molécules essentiellement pro-inflamatoires, vasoconstrictrices, agrégantes palquettaires.

Les Omégas 6 induisent la croissance du tissus adipeux en multipliant le nombre d’adipocytes (les AGSaturés, de leur côté, augmentent la taille des adipocytes).

 

L’alimentation doit apporter 4 Omégas 6 pour 1 Oméga 3.

L’alimentation actuelle est déséquilibrée en faveur des omégas 6 : elle apporte 15 à 20 Omégas 6 pour 1 Oméga 3 (à cause du nourrissage des vaches, cochons, poules, etc, avec des tourteaux de soja et de maïs,…).

  • => Le surcroît d’ Omégas 6 par rapport aux Omégas 3 favorise les maladies cardio-vasculaires.
  • => Le surcroît Omégas 6 par rapport aux Omégas 3 favorise les maladies inflammatoires
  • => Le surcroît d’Omégas 6 par rapport aux Omégas 3  favorise l’obésité

Des études font état d’une possible relation entre apport excessif d’Omégas 6 par rapport aux Omégas 3 et augmentation du cancer du sein et de la prostate. De même, les Omégas 3 pourraient diminuer la fréquence des métastases du cancer du sein.

 

Supplémentation en Omégas 3

Effets secondaires possibles et précautions d’emploi :

  • Accélération du transit intestinal en début de traitement. Il suffit de réduire la dose temporairement.
  • Éventuelle diminution de l’agrégation plaquettaire et diminution de la coagulation (risque théorique d’hématomes et de saignements).
    • Si un traitement anti-agrégant plaquettaire ou anti-coagulant est en cours, il faut surveiller attentivement le traitement.
    • Pour la même raison, il faut prévenir le chirurgien avant une intervention.
  • Des études récentes (Prescrire, août 2022, p.596, European Medicines Agency sept.2023) indiquent une augmentation du risque de fibrillation auriculaire, à partir d’1 gramme par jour. Il convient donc de rester en dessous de cette dose, d’éviter les omégas 3 en cas d’antécédent de fibrillation auriculaire ou d’âge supérieur à 65 ans, de consulter un médecin sans tarder en cas de palpitations, d’arrêter définitivement le traitement en cas de fibrillation auriculaire.

Contre-indications :

  • Allergies aux poissons et aux crustacés.
  • Insuffisance pancréatique (puisque les omégas 3 sont des graisses)
  • Antécédents de fibrillation auriculaire

 

Conduite du traitement :

• Pour traiter la dépression, il convient de prendre environ 1000mg d’EPA par jour, sans dépasser cette dose.

Les améliorations sur le sommeil et la stabilité de l’humeur peuvent survenir dans les premières semaines. Au terme des trois mois de traitement, une dose d’entretien est souhaitable (p.ex à mi-dose).

• Pour protéger le cerveau et prévenir la Dégénérescence Maculaire Liée à l’Âge : apporter 250 à 500 mg de DHA

Après une dépression, on peut faire l’essai de poursuivre les Omégas 3 riches en EPA à mi-dose (environ 400 à 500mg /j) ou de prendre 1 gél par jour apportant surtout du DHA.