Médicaments exposant à des épisodes maniaques :

  • Antidépresseurs : ne doivent être prescrits que dans certains cas et sous haute surveillance
  • Autres médicaments sérotoninergiques (antimigraineux Triptans ; Tramadol*, …)
  • Décongestionnants vasoconstricteurs sympathomimétiques par voie nasale ou orale utilisés dans le traitement du rhume (Èphédrine, Pseudoéphédrine, Phényléphédrine, Naphazoline, Oxymétazoline,… dans Humex Rhume, Actifed Rhume…)
  • Corticoïdes
  • Certains antibiotiques (Fluoroquinolone, Macrolides,…) ; Interféron alpha
  • Médicaments dopaminergiques utilisés pour traiter la maladie de Parkinson
  • Un médicament de l’asthme (Singulair (Montélukast))
  • etc.

Il convient également d’éviter les médicaments qui peuvent occasionner des dépressions.

 

* TRAMADOL :

Les opioïdes sont des substances naturelles (comme la morphine, la codéine) ou de synthèse (comme le Tramadol, le Fentanyl) qui ont un effet proches de l’opium et sont utilisés comme anti-douleurs.

Le Tramadol a les effets indésirables communs aux opioïdes mais en ajoute d’autres qui sont communs à de nombreux médicaments antidépresseurs, neuroleptiques, régulateurs de l’humeur, ce qui expose à une addition d’effets secondaires (Prescrire, mars 2020, p.191) :

1- Le Tramadol peut contribuer plus fortement aux états maniaques (par effet sympathomimétique alpha et sérotoninergique).

2- Le Tramadol augmente la sérotonine. Associé à des antidépresseurs ou au Lithium, il peut favoriser la survenue d’un syndrome sérotoninergique (nausées, diarrhée, confusion, tremblements, tachycardie ; parfois jusqu’au coma).

3- Le Tramadol peut entraîner une baisse du sodium dans le sang, une hyponatrémie (comme de nombreux anti-dépresseurs et le Lamictal)

4- Le Tramadol favorise les crises d’épilepsie (comme certains anti-dépresseurs)

5- Le Tramadol favorise des troubles du rythme cardiaque pouvant être graves, en allongeant l’espace QT (conduction entre les oreillettes et les ventricules), comme certains psychotropes

6- Le Tramadol peut augmenter la tension artérielle (comme certains psychotropes, en particulier la Venlafaxine (Effexor)) et augmenter la fréquence cardiaque (déjà potentiellement augmentée par le stress et l’anxiété)

La morphine n’a pas ces six effets secondaires supplémentaires et communs aux psychotropes, avec tous les risques que cela représente. La Morphine peut exposer à de l’excitation (ou à de la sédation) mais elle est, semble-t-il, moins déstabilisante pour l’humeur. En cas de traitement psychotrope, il est préférable de choisir la morphine plutôt que le Tramadol (attention, toutefois à la constipation commune à tous les opioïdes et à bon nombre de psychotropes).

Par ailleurs, le Tramadol expose à des hypoglycémies. Il est plus à risque d’interactions : il augmente l’effet anticoagulant des anti-vitamine K (comme la Warfarine (Coumadine)), l’interaction avec certains médicaments provoque des surdosages en Tramadol. Enfin, avec la même dose, certains personnes ne ressentent aucun effet et d’autres présentent un surdosage. D’une manière générale, la revue Prescrire conseille de ne pas utiliser les opiacés faibles comme le Tramadol mais d’utiliser d’emblée la morphine.