Luminothérapie

Définition et indications :

La luminothérapie consiste à s’exposer quotidiennement à une lumière artificielle blanche, dite « à large spectre », imitant celle du soleil.

Son but est principalement de traiter les troubles associés aux dérèglements de l’horloge biologique interne.

Son efficacité est prouvée dans le traitement des

  • Dépressions saisonnières (dépression commençant au début de l’hiver, souvent associée à une hypersomnie, à une augmentation de l’appétit (surtout pour le sucré), voire des crises de boulimie ; dépression à forte prédominance féminine).
  • Troubles du sommeil
  • La luminothérapie peut être un adjuvant dans les autres formes de dépression, dans les troubles bipolaires, la fatigue chronique, dans le maintien de l’abstinence alcoolique,…

Matériel :

Lampe « à large spectre », diffusant une lumière blanche, sans ultra-violets et sans infra-rouges.

10 000 luxs.

Modalités :

  • S’exposer 30 minutes par jour (Pour les bipolaires : 15mn une semaine, puis augmenter de 15mn par semaine, jusqu’à 60mn ; 15 mn pour les enfants et adolescents),
  • avant le lever du soleil pour les dépressions saisonnières ; entre midi et 14h30 pour les troubles bipolaires (et sous traitement stabilisateur de l’humeur) ; le soir si endormissement trop précoce (« avance de phase »))
  • à moins d’1mètre
  • de trois-quart (ne pas se mettre de face)
  • lampe à la hauteur des yeux
  • lire (ou prendre son petit-déjeuner)
  • jeter un coup d’œil vers la lampe toutes les minutes
  • Augmenter le temps d’exposition les jours gris ; éventuellement surseoir les jours ensoleillés.

L’effet commence à apparaître normalement en quatre à quinze jours (pour les dépressions saisonnières, le premier signe est la diminution de l’envie de sucre) et s’installe pleinement au bout de quatre semaines.

Si l’amélioration est incomplète, augmenter de 15 à 20 minutes le temps d’exposition quotidien.

En cas d’énervement, diminuer le temps d’exposition.

Poursuivre le traitement jusqu’en avril, diminuer graduellement l’exposition avec l’augmentation de l’ensoleillement.

S’exposer si besoin, même en été, s’il y a plusieurs jours gris consécutifs.

Recommencer chaque début d’automne.

Effets secondaires possibles (rares) :

  • Maux de tête
  • Agitation
  • Insomnie

En début de traitement, ces signes indiquent une efficacité du traitement : diminuer l’exposition, puis réaugmenter progressivement)

Contre-indications :

  • Troubles oculaires : cataractes, dégénérescence maculaire, glaucome, rétinite pigmentaire, rétinite diabétique,…Antécédents familiaux de troubles rétiniens. Demander l’avis spécialisé d’un ophtalmologue préalablement.
  • Médicaments photosensibilisants :
    • Millepertuis
    • Fluoxétine
    • Venlafaxine
    • Duloxétine
    • Lamotrigine
    • Neuroleptiques phénothiaziniques
    • Lithium s’il a provoqué de l’acné ou du psoriasis
    • Antibiotiques (cyclines, fluoroquinolones, sulfamides, notamment)
    • Antifongiques, anti-parasitaires, anti-viraux
    • Médicaments cardio-vasculaires (Amiodarone, certains anti-hypertenseurs (Hydrochlorothiazide, IEC),…)
    • Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens, Méthotrexate, Anti-acnéiques, …

 

Références : Lemoine P, Soigner sa tête sans médicaments ou presque, Laffont, 2014 ; Site Passeport Santé ; Revue Prescrire ; LavaudS, La luminothérapie efficace à la mi-journée dans le trouble bipolaire – Medscape – 19 oct 2017.