Effets secondaires des associations de psychotropes

I) Amplification d’effets secondaires communs

Les psychotropes, médicaments utilisés en psychiatrie, peuvent avoir des effets secondaires communs. Lorsque l’on associe plusieurs psychotropes, ce qui est fréquent, notamment dans les troubles bipolaires, la probabilité d’apparition de ces effets secondaires et leur gravité augmente.

Nous présentons ici ces principaux risques, de sorte de mieux observer leur éventuelle survenue pour les gérer le plus précocement possible.

• Addition d’effets sédatifs :

Les Benzodiazépines, Lyrica (Prégabaline), neuroleptiques, certains antidépresseurs peuvent donner somnolence, baisse de la vigilance, avec le risque d’accident, de chute et de troubles cognitifs, voire de dépression que cela comporte. Leur association majore ce risque.

• Addition de risque suicidaire :

Les IRS comportent ce risque. L’association avec d’autres médicaments pouvant avoir cet effet, notamment les anti-épileptiques, majore ce risque.

• Addition d’effets extrapyramidaux :

Les neuroleptiques peuvent donner des syndromes extra pyramidaux (« parkinsoniens ») : tremblements, hypertonie musculaire, akinésie (être figé). L’association à d’autres médicaments pouvant avoir cet effet (VALPROATE, IRS, IRSNA (Venlafaxine,…), antidépresseurs imipraminiques, antihistaminiques H1, médicaments contre les nausées et vomissements (neuroleptiques ou sétrons), à la BUSPIRONE (Buspar)) majore ce risque.

• Addition de risque de crise d’épilepsie :

Les neuroleptiques, les antidépresseurs, le Lithium, le Méthylphénidate, les antihistaminiques H1, etc abaissent le seuil de convulsions. L’association de plusieurs de ces médicaments majore considérablement le risque épileptique.

Par ailleurs, les neuroleptiques augmentent les concentrations plasmatiques des antiépileptiques. Lorsque on les supprime, il y a un risque de sous-dosage et donc de crise d’épilepsie chez le patient traité par antiépileptiques.

• Addition de risques cardiaques :

Le CITALOPRAM (Séropram), l’ESCITALOPRAM (Séroplex), la VENLAFAXINE (Effexor) et les neuroleptiques peuvent donner des troubles du rythme (avec un risque subséquent d’AVC) et des allongement de l’intervalle QT de l’électrocardiogramme qui prédispose à des troubles du rythme potentiellement mortels (« torsades de pointe ») surtout en présence d’une fréquence cardiaque basse (bradycardie), d’un faible aux sanguin de potassium (hypokaliémie) ou de magnésium (hypomagnésémie). L’association avec un autre médicament ayant cet effet majore le risque, par exemple : des anti-infectieux (Azithromycine, les fluoroquinolones), des anti arythmiques, les antiandrogènes. L’association avec des médicaments diminuant la kaliémie (certains diurétiques, les laxatifs) ou diminuant la fréquence cardiaque (béat-bloquants) peut être dangereuse.

• Addition de risques de saignements :

Les IRS et le VALPROATE exposent à des saignements, surtout en association avec un médicament ayant cet effet (anticoagulants, antiagrégants plaquettaires (aspirine notamment), les pénicillines, les inducteurs enzymatiques dont des antiépileptiques (comme la CARBAMAZÉPINE).

• Addition de risques de syndrome sérotoninergique

• Addition de risques d’effets anticholinergiques

• Addition de risques de prise de poids, de syndrome métabolique et d’hyperglycémie

 

II) Risques spécifiques à l’association de certains psychotropes

Il existe des risques propres à l’association deux à deux des psychotropes. Les principaux sont résumés dans le tableau ici.