Éléments en faveur d’un Trouble Bipolaire
Le diagnostic de trouble bipolaire repose sur la mise en évidence d’un épisode maniaque ou hypomaniaque (Trouble Bipolaire, Critères DSM 5 du Trouble Bipolaire).
Cependant, d’autres éléments confortent ce diagnostic.
Clinique :
– Début précoce de la dépression (avant 25 ans)
– Dépressions sévères ; Hospitalisations
– Plus de trois épisodes dépressifs récurrents (surtout s’ils surviennent sans raison majeure)
– Dépressions avec caractéristiques psychotiques (délire, hallucinations) ou atypiques (hyperphagie, hypersomnie, hyper-anxiété, impulsivité, agressivité)
– Dépression en post-partum (après l’accouchement))
– Existence d’États-mixtes. Des symptômes appartenant aux deux pôles de la bipolarité, phase haute et phase basse, peuvent être simultanément présents, comme d’être triste et ralenti physiquement tout en ayant une pensée accélérée. Ils méritent une attention particulière car ils sont typiques de la bipolarité, particulièrement de la Cyclothymie, et ils entraînent beaucoup de souffrance qui peut conduire au suicide. Ils posent des problèmes thérapeutiques spécifiques.
Co-morbidités :
Présence de plus de trois troubles psychiatriques associés à la dépression (p.ex Boulimie, Phobie sociale, TOC,…)
Tempérament sous-jacent :
Présence d’un tempérament « affectif » (Tempérament Cyclothymique, Tempérament Hyperthymique, Tempérament Dépressif et Tempérament Irritable), qui prédispose aux Troubles de l’Humeur (Tempéraments).
Autres cas dans la famille :
Excentricité, alcoolisme, Troubles bipolaires, suicide chez certaines personnes de la familles (frères, sœurs, parents, oncles, tantes, cousins, grand-parents)
(Si c’est le cas, il faut se renseigner sur le traitement qui permet d’équilibrer ces personnes ; étant donné la forte composante génétique du Trouble Bipolaire, il y a de fortes chances que ce traitement équilibre également le (la) patiente qui leur est apparenté(e)).
Réactions aux traitements :
– Absence d’effets des antidépresseurs
– ou Réactions anormales aux antidépresseurs :
* Efficacité spectaculaire en quelques jours (alors que les antidépresseurs agissent normalement en quinze jours ou trois semaines) ou avec des doses minimes
* Virage maniaque
* Anxiété majeure
* Agitation
* Insomnie
* Aggravation paradoxale de la dépression
* Suicide
Il n’y a, pour le moment, pas d’examens para-cliniques (dosages sanguins, imagerie cérébrale) pour affirmer le diagnostic. Le diagnostic se réalise sur la base d’un ensembled’argumentsparmi ceuxévoqués ci-dessus.
NB : Ces éléments, présents chez un(e) patient(e) dépressif(ve) n’ayant pas présenté(e) d’épisode (hypo-)maniaque permettent de soulever l’hypothèse d’une « dépression à potentialité bipolaire », au sens où elle risque de faire partie des 25 %-30% de dépressions qui évoluent vers un Trouble Bipolaire. Le « Test de Bipolarité franche, de Cyclothymie et des Dépressions à Potentialité Bipolaire » du Dr Elie Hantouche et de Mme Marie-Christine Lorenz permet de passer en revue l’essentiel de ces éléments en faveur de la bipolarité (Test Bipolarité, Cyclothymie, Dépression à potentialité bipolaire).