La QUÉTIAPINE est intéressante dans le traitement des épisodes maniaques ou hypomaniaques, les dépressions des troubles bipolaires, les dépressions avec signes de mixité (agitation, tension intérieure, excitation psychique, irritabilité, surabondance des pensées, confusion,…), les dépressions résistantes (en association à un antidépresseur), les insomnies sévères. Elle est également indiquée dans la prévention des récidives des épisodes maniaques ou dépressifs chez les patients présentant un trouble bipolaire (surtout de type II), ayant déjà répondu au traitement par la quétiapine.
La QUÉTIAPINE a un double effet :
- Un effet anti-psychotique (diminution de la tension intérieure, du sur-régime mental, des hallucinations le cas échéant (antagoniste des récepteurs D1, D2 et 5HT2)).
- Un effet antidépresseur grâce à son métabolite actif la NORQUÉTIAPINE (par inhibition de la recapture de la noradrénaline et effet agoniste sur les récepteurs 5HT1A).
À faibles doses, la QUÉTIAPINE a surtout un effet sédatif.
À partir de 300mg, elle a un effet antidépresseur. À partir de 400mg, elle a un effet antipsychotique.
L’effet antidépresseur s’installe en plusieurs semaines. Le risque suicidaire persiste pendant ces premières semaines. Une surveillance adaptée est nécessaire. N’hésitez pas à contacter votre psychiatre.
La QUÉTIAPINE peut avoir les effets indésirables des neuroleptiques (voir fiche), en particulier :
- Somnolence. On peut diminuer cet effet en prenant les comprimés à jeun ou avec une légère collation (éviter de les prendre avec un repas gras qui augmente l’absorption) et en les prenant en fin d’après-midi (vers 17h00) ou tôt dans la soirée (car le pic de concentration sanguine a lieu 6h00 après la prise). Attention au risque de chute.
- Sensations vertigineuses, maux de tête qui habituellement disparaissent en prolongeant le traitement.
- Prise de poids. On peut prévenir cet effet par des mesures hygiéno-diététiques (voir fiche). La prise de poids, lorsqu’elle survient, se produit dans les premières semaines de traitement chez les adultes. Sa fréquence n’est pas augmentée par une prise prolongée dans le temps. Son importance est en général faible, comme l’indique le Résumé des Caractéristiques Pharmacologiques (accessible en ligne sur médicaments.gouv) : » Lors d’études à court terme, à doses fixes (50 mg/jour à 800 mg/jour), contrôlées versus placebo (portant sur 3 à 8 semaines), la prise de poids moyenne chez les patients traités par la quétiapine était de 0,8 kg pour la dose de 50 mg par jour à 1,4 kg pour la dose de 600 mg par jour (avec une prise plus faible pour la dose de 800 mg par jour), comparé à 0,2 kg chez les patients sous placebo.
Le pourcentage de patients traités par la quétiapine qui ont eu une prise de poids ≥7% du poids du corps allait de 5,3% pour la dose de 50 mg par jour à 15,5% pour la dose de 400 mg par jour (avec une prise plus faible aux doses de 600 et 800 mg par jour), comparé à 3,7% pour les patients sous placebo.
Dans une étude sur l’association Lithium + Quétiapine, pour les patients randomisés avec la quétiapine, la prise de poids moyenne pendant la phase ouverte était de 2,56 kg, et à la semaine 48 de la période randomisée, la prise de poids moyenne était de 3,22 kg, par comparaison à la valeur initiale de la phase ouverte. Pour les patients randomisés avec le placebo, la prise de poids moyenne pendant la phase ouverte était de 2,39 kg, et à la semaine 48 de la période randomisée, la prise de poids moyenne était de 0,89 kg, par comparaison à la valeur initiale de la phase ouverte. »
La prise de poids est donc habituellement inexistante ou modérée. Cependant, le poids doit être contrôlé régulièrement.
- Hypotension orthostatique. Faire attention à se lever du lit par étapes, ou doucement à partir d’une chaise. Diminuer la dose en cas de maladie cardiovasculaire ou de risque d’AVC.
- Constipation. Cet effet secondaire doit être pris au sérieux (voir fiche).
- Augmentation du Cholestérol et du Sucre dans le sang. Réaliser un suivi biologique.
- Diminution du taux d’hémoglobine le plus souvent sans conséquences cliniques
- Hypo-ou Hyperthyroïdies. Il convient de contrôler ces paramètres sanguins à l’initiation du traitement et au cours du traitement.
- Allongement de l’intervalle QT de l’électrocardiogramme. Éviter de l’associer à des médicaments provoquant également cet allongement.
- Dyskinésies (contractures du cou, des muscles du visage, de la langue) ; Bénin et indolore, même si cela est parfois impressionnant. Il faut adapter le traitement et/ou prendre un médicament « correcteur ». La Quétiapine en donne plutôt moins souvent que les autres neuroleptiques.