Sècheresse intime

La sècheresse vaginale est susceptible de toucher toutes les femmes et est un problème habituel après la ménopause et en post-partum, notamment pendant l’allaitement (carence en œstrogènes). Le tabagisme (en augmentant le métabolisme des œstrogènes) expose davantage à la sècheresse vaginale.

Elle peut être provoquée ou aggravée par les traitements comportant des effets anticholinergiques, ce qui est souvent méconnu.

Elle peut être symptomatique ou se manifester par des douleurs, des démangeaisons, des douleurs lors des rapports sexuels, des brûlures lors de la miction. Elle expose aux infections gynécologiques et urinaires.

Avant tout traitement, il faut évaluer l’intérêt d’un traitement anticholinergique le cas échéant, pour le supprimer ou le remplacer par un autre traitement si cela est possible, afin de faire disparaître le problème.

Si ce n’est pas possible, ou si d’autres causes sont en jeux (notamment la ménopause), le premier traitement consiste en l’utilisation de produits hydratant. Dans un deuxième temps, si cela est nécessaire, on peut utiliser des œstrogènes en application locale.

Le choix de ces traitements est délicat. En effet, il faut éviter les produits contenant des substances irritantes ou perturbatrices endocriniennes (comme les « parabènes ») et éviter les excipients graisseux car ils fragilisent les préservatifs en latex. Or, une revue détaillée de ce qui est proposé montre que le choix est plus que réduit.

Traitements hydratants :

Tous les traitements indiqués dans le dictionnaire Vidal comportent au moins une de ces substances ! (Gynofit : Propylène glycol ; Hydralin : Camelia Japonica ; Monasens : Parabenes ; Monolub : Propylène glycol ; Oxens : pas de parabènes mais Benzoate de sodium ; Saforelle : Bardane, Aloé Vera ; Saugella : plantes ; Serelys : Propylène glycol ; Taïdo : plantes et parabènes).

Parmi les « cosmétiques », deux ne contiennent apparemment* pas de substances problématiques mais contiennent des graisses : Réplens contient de l’huile de palme hydrogénée, Préméno contient des graisses diverses.

*  (la législation n’oblige pas les fabricants de cosmétiques à indiquer toutes les substances composant leurs produits !)

Tous les autres produits accessibles sur internet contiennent au moins une des substances irritantes à éviter, et très fréquemment des parabènes.

Traitements hormonaux locaux :

Seul Physiogine Ovules ne contient pas de substance problématique (mais est cinq fois plus dosé que nécessaire, les produits les moins dosés n’étant pas disponibles (il faut alors scindé l’ovule et n’en utiliser qu’1/4, ou une ovule tous les cinq jours). Physiogyne crème contient de la chlorhexidine, Gydrelle de la vaseline et de la paraffine, Trophicrème de la vaseline et de la paraffine ainsi que de la cire émulsionnante, Colpotrophine deux parabènes et Trophigil du dioxyde de titane (classé cancérogène possible par le Centre International de Recherche sur le Cancer).

 

Sources :

Directives cliniques de la SOGC, n°145, mai 2004 Dépistage et prise en charge de l’atrophie vaginale : ici 

HAS étude sur Réplens (qui conclut à un Service Médical Rendu insuffisant) : ici

Traitements locaux de la sècheresse vaginale liée à la ménopause, Prescrire, Septembre 2015, tome 35, n°383

Étude comparée personnelle des Résumés de Caractéristiques des Produits (dictionnaire Vidal ou site Médicaments.gouv) de tous ces produits